L’histoire du GRAND LOGIS

A travers les siècles, découvrez l'histoire du Grand Logis de Beaurepaire et ses propriétaires.

Après les destructions des conquêtes Romaines par les Normands, il fallut reconstruire et repeupler le Poitou. Et vers le Xème siècle, le Comté de Poitou se réorganisant, dans notre haut bocage, un vaste territoire englobant les actuelles communes de BEAUREPAIRE, BAZOGES EN PAILLERS, SAINT FULGENT et MESNARD LA BAROTIERE, devint une subdivision administrative de ce Bas Poitou, confiée par le Comte du Poitou aux Vicomtes de Thouars, qui étaient déjà à TIFFAUGES, POUZAUGES et LES HERBIERS.

La partie comprenant BEAUREPAIRE et les autres localités citées s’appelle primitivement Badvieille devenu Vieille, et aujourd’hui la Clairière, le centre administratif y fut établi.

 

Ce vaste territoire état dans la mouvance du Château de TIFFAUGES, propriété, comme dit plus haut, des Vicomtes de THOUARS.
BEAUREPAIRE n’existait pas, le centre religieux se trouvait à Paillers. Et les Vicomtes de THOUARS se firent construire de bonne heure, une maison de chasse, en bordure du vaste étang très poissonneux, qui s’étendait jusqu’à la chaussée actuelle route de BAZOGES, ce territoire étant aussi très giboyeux en raison des forêts qui l’entouraient.

 

Un diagnostic archéologique réalisé en septembre 2022 a révélé la présence d’une fortification médiévale au niveau de la queue de l’étang du bourg. Des fouilles seront réalisées en 2013 pour dater et faire des recherches plus précises sur cet habitat qui était probablement le premier relais de chasse appartenant aux Vicomtes de THOUARS.

Le Grand logis ou nous nous trouvons fut construite par les seigneurs de THOUARS, et ce dès l’an mil. A cette maison, il fallait un nom, et comme la langue officielle était alors le latin, ce fut PULCHRUM REPAIRUM, qui deviendra en langue vulgaire : BEAUREPAIRE.
Et puis les temps devenant incertains, il fallut fortifier ce logis. Un canal de dérivation, partant de l’étang actuel, et traversent la place située derrière l’église, descendait le bourg à l’emplacement de la Rue du 8 Mai. Ce canal alimentait des douves qui furent creusées autour du Grand Logis, franchies au moyen d’une passerelle, dont les piles furent retrouvées lors du creusement des tranchées du service d’eau et du tout à l’égout.
On retrouva alors près de cette passerelle les fondations d’une grosse tour.

Le premier seigneur connu en fut Guillaume Taillefer, qui vivat aux alentours de l’an 976. Son fils Zacharie de THOUARS, fit partie des seigneurs Poitevin, qui accompagnaient le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, dans la conquête de l’Angleterre en 1066.
Le dernier seigneur de cette famille, Miles II de THOUARS, reconstruis son château. C’est l’actuel Grand Logis. Ils se composent de 2 grandes salles au rez-de-chaussée, autant à étage avec en avancée, le pavillon carré, autrefois coiffé d’une haute toiture pyramidale, renfermant un superbe escalier en colimaçon, aux marches de deux mètres de large, dans lequel on accède par une belle porte de granit, desservant les différentes salles du Logis.

Dans l’angle ouest, une tourelle carrée, surmontée d’une échauguette, et renfermant un autre escalier en colimaçon, de dimensions plus modestes, descend au sous-sol, qui s’étend sous la plus grande des salles.
Un autre corps de bâtiment fut construit au XVlème siècle, en bordure de la rue actuelle. Il est aujourd’hui détruit.

Le dernier seigneur de la famille de THOUARS, Miles Il, mort en 1411, laissa ses domaines à sa fille ainée Marie de THOUARS, morte sans alliance en 1424. Son hétaire fut sa sœur cadette, Catherine de THOUARS qui avait épousé, après enlèvement, en 1420, Gilles de Laval, sire de Rais, et lui apporta en dot, tous ses domaines. Ce fut un jeune et brillant seigneur, né en Octobre 1404, et dont la tutelle fut confiée à leur grand-père Jean de CRAON, homme violent, dénué de scrupules qui fit de son petit-fils Gilles, un demi fou, passionné de théâtre, de musique et d’alchimie.

Puis la guerre avec l’Angleterre pour la possession du trône de France faisant rage, Gilles et son grand père y prirent une part très très active. Gilles de Rais se vit confier la protection de Jeanne d’Arc, qui après une brillante et fulgurante campagne, fit couronner le 16 Juillet 1429, le Dauphin Charles VIl, roi de France. Gilles en remerciement de cette belle conduite fut fait Maréchal de France.
Gilles tenta de délivrer Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, et même après sa mort sur le bûcher, il continua de batailler contre l’Anglais, puis la guerre terminée, il retourna à TIFFAUGES, BEAUREPAIRE, MACHECOUL.

Là, ce furent de prodigieuses représentations théâtrales à ORLEANS, et l’organisation de somptueux banquets au cours desquels des milliers de convives gavés pendant des semaines, firent fondre l’énorme fortune du Maréchal de France.
Effrayé, il eut recours à l’alchimie avec des mages venus de partout. L’un deux, Prélati, l’engagea pour retrouver la pierre philosophale qui devait changer les métaux en or, et offrir des sacrifices humains aux démons. Des centaines de jeunes enfants furent immolés.
Gilles se ruina définitivement et commença à vendre ses propriétés. Mais l’opinion publique l’accusa de ces disparitions d’enfants. Une information secrète fut ouverte et Gilles fut arrêté le 13 Septembre 1440 à MACHECOUL. Conduit à NANTES, il y fut jugé et condamné à être pendu et brûlé vif en place publique le 26 Octobre 1440.

L’histoire ne nous dit pas si Gilles de Rais commit des crimes dans ce Grand Logis, mais autrefois à BEAUREPAIRE on racontait I ‘histoire de la « Femme à la Boule d’Or », cette femme qui attirait et empochait les petits enfants pour les livrer au méchant seigneur.

Un an après son exécution, Sa veuve Catherine de THOUARS se remaria en 1441 à Jean II de Vendôme, vidame de Chartres, à qui elle apporta Beaurepaire.
Elle mourut en 1462, et entre ces deux dates, elle fit construire l’église de Beaurepaire, en réparation des crimes de son premier mari.
La construction de cette nouvelle Eglise attira tout autour les habitants du vieux bourg de Paillers, ruinés par la guerre de cent ans.

Louise de Vendôme épousa en 1529 François de Ferrières et leur fils Jean prince de Chabanais vendit BEAUREPAIRE à François Girard, seigneur des Echardières près de POUZAUGES vers 1577. Le Grand Logis resta dans cette famille jusqu’à la révolution.
L’un deux Eusèbe Girard de BEAUREPAIRE trouvant ce Grand Logis incommode, fit construire dans le champ de la Motte, au bout de l’actuelle Rue Gilles de Retz, un château de renaissance, qui fut agrandi en 17ème siècle.


Le Grand Logis devient ensuite le siège des officiers de justice de Beaurepaire. Puis fût ensuite revendu et plusieurs propriétaires s’y succédèrent. Le Logis était en ruines, sans toiture. Il y eut de multiples tentatives pour le faire acheter par le Conseil Général, et en 1992, ces ruines furent acquises par Mr et Mme CHOPIN Donald, industriels à BEAUREPAIRE qui le restaurèrent magnifiquement. Le Grand Logis état sauvé !
L’activité de M CHOPIN s’arrêta et après plusieurs années en vente, c’est la commune de Beaurepaire, sous l’impulsion de son Conseil Municipal et son Maire Franck GAUTHIER, qui se porte acquéreur en 2022 du logis pour le préserver et en faire un espace culturel avec bibliothèque.

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